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RAFO
13 février 2008

Carla Bruni-Sarkozy : absence de pudeur

Carla Bruni vient de donner sa première interview en tant qu'épouse de Nicolas Sarkozy. Elle y compare la diffusion du SMS par Nouvel Obs. Com aux méthodes en vigueur sous l'Occupation. Elle avance ainsi une comparaison avec le sort des Juifs pendant la seconde guerre mondiale. Certes, elle vient de publier un communiqué présentant ses excuses. Certes, il s'agit sans doute beaucoup plus d'une maladresse que d'un état d'esprit profondément ancré ou d'une réflexion aboutie. Cependant, les paroles d'une première dame de France ont plus de poids que celle d'une chanteuse. 1 ) Il s'agit toutefois d'un état d'esprit particulièrement répandu ces temps-ci dans les nouveaux milieux au pouvoir : la totale absence de pudeur. Absence de pudeur de ceux qui étalent leurs richesses devant des Français toujours plus en difficulté Absence de pudeur à tout mesurer à l'aune de sa propre satisfaction Absence de pudeur que cet égocentrisme qui voit sa propre douleur comme le plus grand des drames, Etc … 2 ) Plus largement, la Shoah devient la « mesure-étalon » (voir commentaire de RAFO accompagnant la vidéo précédente) de tout événement et de tout drame ! Laissons la déportation des Juifs ( et des Tziganes) à son unicité qu’est l’extermination industrielle d’un peuple. L’utilisation du mot «rafle» à propos des expulsions de sans-papiers - quand bien même nous désapprouvons cette politique du chiffre en matière d’immigration - ou l’assimilation du président iranien à Hitler, quand bien même nous n’éprouvons aucune sympathie vis-à-vis du personnage - cette volonté, en bref, de tout ramener à la seconde guerre mondiale, devient de plus en plus insupportable. Simone Veil elle-même avait commencé à s’aventurer sur ce terrain à propos des images de prisonniers décharnés nous arrivant de la guerre en Yougoslavie … Cette attitude touche ainsi même des acteurs par ailleurs parfaitement antagonistes. 3 ) Nous n’avons jamais cédé ici à la "nazification" de l'adversaire (ni même à sa « fascisation » - voir nos premiers messages du mois de mai 2007 : "NON, TOUT N’EST PAS POSSIBLE ! Ou : SARKO et Hannah Arendt"). Mais cette tendance, très ancienne, s’accompagne désormais d’un nouveau statut de la victime. Le statut de victime apparaît dès lors comme la panacée d’une société en mal de repères. Comme il est de bon ton aujourd’hui aux Etats-Unis de se découvrir des ancêtres indiens ! Et le cocktail devient plus qu'explosif ( terrifiante alchimie : nazification + victimisation revendiquée). C'est à la lumière de ce contexte qu'il faut lire les propos de la première dame de France, même si elle regrette d'avoir pu blesser quiconque. Bientôt, se cacher des journalistes people sera-t-il équivalent à devoir se cacher des Nazis pendant la seconde guerre mondiale ?
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