On ne se refait pas

Nicolas Sarkozy vient de tenter, lors du dîner du CRIF ( mais était-ce vraiment le lieu le plus adéquat ? ) de lever les ambiguïtés de sa conception de la laïcité. Il assure ne pas avoir jugé la morale laïque inférieure à la morale religieuse. Or, c'est pourtant bien ce qu'il a dit lors de son discours du Latran (voir mon message du 26 janvier 2008 qui en comporte de larges extraits). Il a loué encore la laïcité positive, concept qui n'est rien d'autre que le concept fossoyeur de la laïcité républicaine, en ce qu'il la présente insidieusement comme négative. Souvenons-nous que sa vision des religions n'est en réalité aucunement ambigüe et clairement exposée depuis plusieurs années dans son fameux livre " La République, les religions, l'espérance" . Mieux encore, il a ajouté que : "Le drame du XXe siècle n'est pas né d'un excès de l'idée de Dieu, mais de sa redoutable absence". Il revient en fait sur l'idée sur le nazisme et le stalinisme seraient enfants des Lumières - ce qu'il avait déjà dit au palais du Latran (voir également le message du 26 janvier ) - et ce n'est pas moins choquant que sa sortie sur la morale laïque. Or, les totalitarismes ne sont pas forcément "un monde sans Dieu" ; une dictature religieuse peut également mener à une forme totalitaire. C'est malheureusement d'une brûlante actualité ! En bref, dans la bouche de notre cher Président, les athées sont de futurs nazis en puissance ! Comme quoi, on ne se refait pas.